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Architect's House

Impression 3D, 6x5x10 cm
Année : 2017
La photo ayant servi de point de départ au projet.
Le début des calculs nécessaires pour redresser le dessin.
Le dessin aux proportions rétablies, utilisé pour la modélisation en 3D.

La modélisation en 3D

Notice descriptive

La maison d’architecte incarne souvent la « maison idéale » tant elle se distingue par l’originalité de ses plans. Associée à l’utilisation de matériaux innovants et à une adaptation optimale aux différentes contraintes qui entourent la construction, elle est à l’architecture ce qu’est le « sur-mesure » en mode.

Ce projet est aussi le projet d’un bâtiment unique, puisque la structure de l’édifice est basée sur le dessin d’une maison réalisé par un architecte au cours de son enfance.

Ses proportions invraisemblables et l’irrégularité de ses façades sont à l’extrême opposé de la rigueur et de la précision que l’on attend des plans de maison.

C’est pourtant bien sous la forme de documents techniques que ce projet est amené à constituer un dossier de demande de permis de construire en bonne et due forme, dans la perspective d’amener à sa mise en oeuvre.

Si la réalisation de cette maison récupérée de vieux souvenirs ne se traduit pas forcément par la concrétisation d’un rêve d’enfant — puisque généralement, lorsqu’il dessine une maison, l’enfant cherche à représenter son propre foyer tel qu’il le perçoit plutôt qu’à se projeter dans un idéal de construction — elle illustre la confrontation d’une perception du monde encore bourgeonnante à l’infiniment complexe réalité du monde des adultes.

Cette rencontre brutale se manifeste en premier lieu par les contraintes économiques qu’implique la construction d’une maison ; un projet qui peut cette fois bel et bien s’apparenter à l’accomplissement d’un rêve d’adulte tant il est coûteux à concrétiser.

S’ajoutent à cela les contraintes administratives, qui se traduisent par des plans locaux d’urbanisme souvent trop restrictifs, qui sont tout autant des entraves à la créativité des architectes et à celle de leurs commanditaires.

Outre les questions pratiques, le projet dont il est ici question n’incarne probablement pas ou plus la maison idéale telle que la conçoit son « maître d’ouvrage » et témoigne de l’inévitable altérabilité des souvenirs que nous nous laissons en quelque sorte en héritage lorsque le temps défile.

Il n’en reste pas moins que cette problématique semble être commune à tous, car personne n’est étranger à la fuite du temps. Il se pourrait même que la confrontation de ce projet absurde avec les individus qui constituent l’administration fasse naître chez ces derniers, par empathie, une réminiscence de leurs propres souvenirs perdus, ou peut-être à l’inverse, les contraindre par scepticisme à étouffer ce rêve insensé.

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