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Cityscapes Project (Shifumi)

Concept
Année : 2016

Le centre-ville de Saint-Denis à La Réunion est construit sur un plan dit hippodamien, ou en damier, qui structure les rues comme un quadrillage. Cet environnement a servi de cadre à un jeu de déplacement dont voici un résumé des règles :

Un « joueur gauche » et un « joueur droit » sont désignés et se déplacent ensemble le long des rues. À chaque intersection rencontrée, un jeu de pierre-papier-ciseaux est lancé pour décider de la direction à prendre (celle du joueur gagnant).

Cliquez sur l’image pour accéder au site du projet.
Le compte rendu de la première partie de « Shifumi — Règles déterministes« . En rose, les victoires du « joueur gauche » et en bleu celles du « joueur droit ».

À propos du projet

La ville rassemble à l’origine une population sédentaire autour d’objectifs communs qui vont de la résolution des besoins les plus primaires, tels que la protection des biens et des individus ou l’accès à l’alimentation alors facilitée par l’organisation collective des ressources, à des aspirations plus complexes sous la forme de projets de société.

Elle est en grande partie caractérisée par les activités économiques, commerciales ou de services qui se déroulent en son sein, celles-ci étant les principaux moteurs du développement, et donc de l’organisation structurelle et géographique de la ville.

L’espace dans lequel s’inscrivent les pôles de ces activités n’est finalement que l’espace qui les relie, et il n’y a souvent ni le temps ni la place pour le jeu et la déambulation hors des lieux auxquels ils sont cantonnés.

L’objet du projet CityScapes est de proposer une réappropriation de cet espace de transition dans la ville (la rue, les voies de circulation) par le jeu. Les contraintes et les logiques de circulation sont déterminées par de nouvelles règles qui font intervenir le hasard. Les motifs de déplacements sont réduits à la binarité « victoire/défaite ».

Transposés dans la ville, certains jeux peuvent illustrer de manière métaphorique les rapports de domination qui l’organisent et le régulent, car s’il est en théorie ouvert à tou·te·s, l’espace public ostracise par la façon dont il est structuré certains corps déjà situés en marge de la société dans son ensemble. Évoluer dans ces conditions nécessite pour les concerné·e·s la mise en place de stratégies assimilables aux jeux, mais dont les enjeux réels dépassent le simple cadre du divertissement et engagent parfois leur sécurité, voire leur propre vie.

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